L’échec du partenariat public-privé (PPP) pousse le gouvernement à annoncer le gel des projets structurants de seconde génération

Malgré toutes les stratégies pour le dissimuler, le gouvernement fait face à des tensions de trésorerie, dues autant au durcissement des conditions de financement auprès des institutions financières et bancaires internationales que des effets combines de l’inflation générée par la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine, sans oublier son incapacité à réduire son train de vie comme tous les spécialistes le lui recommandent depuis des années.

 

Par conséquent, faute de financements, le gouvernement s’apprête à mettre entre parenthèses les projets structurants dits de seconde génération. Ces projets estimés au nombre d’un millier se retrouvent en particulier dans le secteur des infrastructures, à l’instar du secteur routier dont les besoins en financements s’élèvent à plus de 4 450 milliards de Fcfa. Sur ce chapitre, les travaux de la phase II de l’autoroute Yaoundé-Douala dont l’estimation grimpe tous les jours, sont évalués aujourd’hui a 954 milliards de Fcfa. A côté de ce grand projet, on peut citer la construction de la route

Kentzou-Yokadouma-Moloundou et le bitumage de la route Bertoua-Batouri-Kentzou, dans la région de l’Est qui fait partie des zones les plus sinistrées du pays en termes d’infrastructures routières. Dans le domaines portuaire, ferroviaire et aéroportuaire, les projets en attente de réalisation sont : la phase II des travaux de construction du port en eau profonde de Kribi (Sud), le port en eau profonde de Limbé (Sud-Ouest), la construction des lignes de chemin de fer Douala-Limbé et Ngaoundéré-N’Djamena, la construction de nouveaux aéroports à Douala, Edéa et Kribi, etc.

Dans le domaine énergétique, principalement citer les aménagements hydroélectriques de Menchum (Nord-Ouest), d’une capacité projetée de 72 MW et dont le coût des travaux est estimé à près de 163 milliards de Fcfa ; de Katsina-Ala (285 MW) ; Song-Ndong (270 MW), etc.

Cette décision de suspension, lourde de conséquences comme on le voit, a été annoncée lors du séminaire de lancement des activités de préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2024, le jeudi 13 juillet 2023, à Yaoundé, par le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze. Il a précisé qu’à part les projets à mener sous le modèle des partenariats public-privé (PPP), le gouvernement va consacrer prioritairement les ressources disponibles au financement des travaux d’achèvement des projets de première génération en cours. Il s’agit-la des projets qui avaient été lancés au cours de la décennie 2010-2020. On peut citer par exemplele Projet d’alimentation en eau potable de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys), le barrage hydroélectrique de Nachtigal (420 MW). Au titre des travaux achevés a ce jour, il y a notamment le barrage de Lom-Pangar et les barrages hydroélectriques de Memve’élé et Mekin dans la région du Sud. Il y a également le port en eau profonde de Kribi, la phase I de l’autoroute Yaoundé-Douala (60 kilomètres) et le deuxième pont sur le Wouri, sans oublier les travaux d’extension du réseau de fibre optique.

Il est à rappeler que la plupart de ces projets de seconde génération qui vont être gelés, étaient prévus être réalisés en partenariat public-prive (PPP). Malheureusement les premières expériences en la matière se sont pour la plupart soldées par des échecs, tandis que les appels a candidature pour la réalisation de certains comme la deuxième phase de l’autoroute Yaoundé-Douala, sont toujours infructueux. Il est donc clair que c’est plus l’échec des premières expérience matière de PPP que les difficultés financières évoquées un peu plus avant, qui ont poussé le gouvernement a décréter cette pause.

 

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