Dans les relations Cameroun-Fmi, les pressions continuent : (1) pour plus de réduction des subventions aux carburants

Dans le cadre du programme économique et financier en cours avec le Cameroun, le Fmi n’a cesse de faire pression pour une suppression pure et simple des subventions que le gouvernement accorde depuis des années pour maintenir le prix du carburant a la pompe a la portee des populations dont le pouvoir d’achat ne cesse de baisser. Ces subventions étaient estimees en 2022 a 700 milliards de FCFA. En augmentant  à partir du 1er février 2023, le prix du litre du carburant super de de 630 FCFA à 730 FCFA et le gasoil de 575 FCFA à 720 FCFA le litre, le gouvernement camerounais n’a baisse les subventions que de moitie, soit 350 milliards CFA. C’est pour cela que le Fmi n’a été satisfait qu’a moitie et continue a militer pour une suppression totale de ces subventions par la Cameroun.

C’est ainsi que dans un rapport rédigé dans le prolongement de l’approbation, en juin 2023, de la 4e revue de son programme économique et financier avec le Cameroun, il révèle que l’enveloppe de la subvention des produits pétroliers à la pompe (super, gasoil et pétrole lampant) dans le pays en 2022 a été sous-évaluée. « La hausse des prix du pétrole a également augmenté le coût budgétaire de la subvention des carburants, en l’absence d’ajustement des prix intérieurs. Le coût total de la subvention aux carburants en 2022 est estimé à plus de 900 milliards de FCFA (3,4 % du PIB), contre 600 milliards de FCFA (2,2% du PIB) dans le budget 2022 révisé », révèle l’institution de Bretton Woods.

Dans son message à la nation à l’accession de la fin d’année 2022 et du Nouvel An 2023, le président de la République, Paul Biya, avait chiffré les subventions aux carburants à près de 700 milliards de FCFA. Le montant dévoilé par le FMI est donc de plus 200 milliards de FCFA à celui communiqué par le chef de l’État. Ce décalage est dû « à la validation tardive de l’importation de carburants facturés à partir de 2022 », indique l’institution de Bretton Woods. Du coup, « une subvention carburant supplémentaire d’un coût de 330 milliards de FCFA (1,1% du PIB) a été reportée en 2023, portant les

dépenses de la subvention des carburants dans le budget 2023 à 453 milliards de FCFA (1,5% du PIB) », explique le Fonds.

L’explosion de la subvention des carburants au Cameroun tout au long de l’année 2022, en raison des effets de la période post-Covid, aggravés par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, a amené le gouvernement camerounais à revaloriser les prix des produits pétroliers à la pompe dès le 1er février 2023, sous la pression du FMI. C’est ainsi que les prix du litre de super, de gasoil et du pétrole lampant utilisé par les industries ont respectivement été augmenté de 15%, 25,2% et 36,5%.

Au demeurant, si cette hausse des prix des carburants à la pompe réduit l’enveloppe destinée à la subvention, elle ne supprime pas pour autant ces dépenses comme le souhaite le FMI dans le cadre de son programme économique et financier avec le Cameroun. En effet, pour l’institution de Bretton Woods, les dépenses liées à la subvention des carburants freinent l’investissement public. Aussi, cette institution financière avec laquelle le Cameroun est sous programme jusqu’en 2024, a-t-elle engagé le pays à supprimer totalement, mais de manière progressive, les dépenses allouées aux subventions des hydrocarbures à l’exception du gaz domestique.

Dans cette optique, le rapport sur le Cameroun publié le 26 mai 2023 par Fitch Ratings, l’agence de notation américaine, soutient que le gouvernement camerounais devrait procéder à de nouveaux ajustements à la hausse des prix des carburants à la pompe, au cours des deux prochaines années. « De nouvelles hausses des prix des carburants sont attendues en 2024 et 2025, conformément à l’objectif de suppression progressive des subventions aux carburants », peut-on lire dans le rapport.

À l’analyse, une nouvelle hausse des prix à la pompe peut même être l’un des préalables fixés par le FMI pour le cinquième décaissement attendu en décembre 2023. De même que pour les prochaines échéances, car, selon Fitch, alors que le programme s’achève en 2024, le Cameroun et le FMI pourraient le prolonger jusqu’en 2025, question de « renforcer les mesures d’assainissements budgétaires ».

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