A peine généralisée, la digitalisation des procédures fiscales gangrenée par la corruption

Depuis l’introduction de la digitalisation des procédures fiscales au Cameroun il y a une dizaine d’années, les contribuables étaient jusqu’ici globalement satisfaits pour ses effets positifs en matière de lutte contre la corruption et les tracasseries administratives qui gangrenaient l’administration fiscale au Cameroun. Une satisfaction semble-t-il partagée par la direction générale des impôts qui d’ailleurs a généralisé la pratique depuis le 1er janvier 2022,

Malheureusement, les récriminations sont de plus en plus récurrentes contre des pratiques malsaines qu’on observe depuis un certain temps dans les centres divisionnaires des impôts. Le président de l’Association camerounaise pour la défense des droits des contribuables (ACDC), Mazou Mouliom, s’est fait le porte-parole des contribuables en adressant le 7 juin 2022 une lettre au directeur général des Impôts pour dénoncer le marchandage des déclarations en ligne des contribuables.

« Nous avons l’honneur de porter à votre connaissance certaines pratiques indécentes des responsables des centres divisionnaires des impôts qui sapent les efforts fournis par la direction générale des Impôts à travers la digitalisation visant non seulement l’amélioration du service offert aux contribuables, mais aussi à éviter la corruption », écrit -t-il

D’après lui les agents des impôts exigeraient des sommes d’argent pour la mise en ligne des contribuables après le paiement de leurs impôts. Une pratique qui, selon le président l’Association camerounaise pour la défense des droits des contribuables a fait son nid à Douala, et se généralise de plus en plus sur l’étendue du territoire camerounais.

Mazou Mouliom, qualifie carrément certains centres divisionnaires des impôts de « cyber-cafés », ou des menaces diverses sont exercées à l’encontre des contribuables qui déclarent eux-mêmes leurs impôts  afin de les amener à leur sous-traiter l’opération contre remuneration.

La digitalisation des procédures fiscales a permis jusqu’ici d’améliorer substantiellement l’administration de l’impôt et la collecte des recettes dans le pays. Tout comme elle a aussi

permis une meilleure sécurisation des recettes fiscales, ainsi que leur augmentation continue dans l’enveloppe budgétaire de l’État. Depuis 2019, le ratio recettes fiscales (DGI) produit intérieur brut est pourtant en baisse continue, selon les données officielles. Il était de 8,5% en 2019, de 8,1% en 2020 et est estimé à moins de 8% en 2021.

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