Dans le cadre de l’Initiative de suspension du service de la dette extérieure (ISSD) décidée par le groupe des 20 pays les plus industrialisés du monde (G20), à l’effet de soutenir les pays à faibles revenus face à la pandémie du coronavirus, la France a reporté les échéances de remboursements de 197,2 milliards de FCFA de la dette réclamée au Cameroun, au cours des années 2020 et 2021. Ce chiffre a été révélé le 1er février 2022 à Yaoundé, par le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey.
C’était à l’occasion de la signature avec l’Agence française de développement (AFD), de l’avenant au 3e Contrat désendettement développement (C2D) qui lie le Cameroun à la France depuis 2006. À en croire ce membre du gouvernement camerounais, cet avenant est la « matérialisation administrative et juridique du soutien apporté par la France au Cameroun en ces périodes d’incertitude et de crise d’envergure jamais égalée ».
En clair, l’ISSD décidée par les pays du G20 a permis au Cameroun de suspendre le service de la dette vis-à-vis de la France au cours des deux dernières années. Ce qui a permis au pays de se départir de l’obligation d’abord rembourser avant de se faire ensuite rétrocéder l’enveloppe pour la réalisation des investissements dans les secteurs sociaux, comme l’exige de C2D.
« Cette initiative (…) a permis de soulager le Trésor public national, de préserver la réputation financière de notre pays, de financer les opérations d’urgence découlant du plan de riposte national face à la pandémie du Covid-19 et de maintenir cette résilience économique et sociale », s’est satisfait le ministre Ousmane Mey lors de la signature de l’avenant susmentionné.
Après 2 ans de suspension, les remboursements au titre du C2D reprennent au cours de l’année 2022 courante. Selon le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, la reprise de ces remboursements va davantage épaissir l’enveloppe dédiée aux intérêts sur la dette publique camerounaise en 2022. En plus du principal, cette enveloppe des intérêts est officiellement projetée à 239,6 milliards de FCFA, ce qui correspond à une augmentation de 49,4 milliards de FCFA par rapport à l’année 2021.