Fusion Gicam-Ecam : malgré une interdiction administrative, le Conseil d’administration du Gicam se réunit et donne son quitus a Tawamba pour la fusion

Passant outre l’interdiction du sous-préfet de Douala 1er, sur « instructions téléphoniques » du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, le Conseil d’administration du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) a eu lieu comme prévu le 30 mai 2023 à Douala.

A l’issue de cette réunion, dans une lettre adressée aux adhérents, le président, Célestin Tawamba, annonce que le traité de fusion avec Entreprises du Cameroun (Ecam), objet du Conseil du 30 mai, a été approuvé « à la majorité » par les administrateurs. 

Selon le président du Gicam, une Assemblée générale extraordinaire est convoquée le 11 juillet 2023 pour statuer en définitive sur cette fusion. Si cette instance valide à son tour le traité de fusion, l’on assistera alors à la dissolution du Gicam et de Ecam et à la naissance d’une nouvelle entité dès le 1er janvier 2024. C’est ce que prévoit le document signé le 5 avril 2023 entre les deux organisations patronales parmi les plus représentatives du Cameroun.

Pour rappel, depuis la signature de ce traité de fusion, autorisée selon Célestin Tawamba par résolutions des Conseils d’administration du Gicam et d’Ecam des 3 mars et 30 mars 2023, le Gicam est en crise. En effet, si l’idée de la fusion est unanimemnt partagée, une frange des membres du Gicam contestent et la forme et la procédure employée par le président de l’organisation patronale Célestin Tawamba, pour la réaliser. 

Ils dénoncent notamment la préférence pour une fusion-création, en lieu et place de de la fusion-absorption, qui en plus de dissoudre le Gicam, pourrait déboucher sur un nouveau mandat de Célestin Tawamba à la tête du patronat camerounais. Alors que, selon les textes actuels du Gicam, son 2e mandat, qui s’achève en décembre 2023, devrait être le dernier.

Néanmoins cette victoire obtenue par le président du Gicam le 30 mai 2023, devra pour être définitive, recevoir l’aval des adhérents convoqués en Assemblée générale extraordinaire pou 11 juillet 2023. Et même si elle est confirmée par l’assemblée générale, elle est tellement controversée qu’elle risque de remettre en cause la sérénité et la cohésion qui faisaient la force et la crédibilité du Gicam jusqu’ici.

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