La guerre entre la Russie et l’Ukraine a durement impacté les économies de la zone Cemac en 2022

Il ressort du dernier « Bulletin économique et statistiques », de la Beac, que le conflit russo-ukrainien, déclenché en février 2022, a impacte durement l’économie de la Cemac. « La croissance économique est passée de 1,8% en 2021 à 2,9% en 2022, portée principalement par un rebond de la croissance pétrolière, en dépit d’une légère décélération de la croissance non pétrolière. Avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, la croissance avait été projetée à 3,2%, traduisant ainsi une perte de 0,3 point par rapport aux réalisations en fin d’année 2022 », fait observer la banque centrale.

Du point de vue de l’offre des produits au marché international, si le conflit entre la Russie et l’Ukraine a provoqué une embellie sur les cours du pétrole brut et du gaz naturel, avec des retombées financières positives pour les pays producteurs de la Cemac, du côté de la demande, la consommation a été moins vigoureuse.  « La demande intérieure brute a moins contribué à la croissance de la Cemac en 2022, bien que constituant toujours le principal moteur de la croissance réelle dans la sous-région (contribution de 2,1 points, contre 7,4 points en 2021), avec une modération de la dynamique de la consommation privée (contribution de 3,5 points en 2022, contre 4,0 points en 2021) et une baisse de la contribution de la consommation publique et des investissements bruts (contributions à la croissance de – 1,1 point et – 0,4 point respectivement) », souligne la Beac.

Dans le même temps, le déclenchement du conflit entre la Russie et l’Ukraine a provoqué dans les pays de la Cemac de fortes pressions inflationnistes, en raison notamment de la dépendance de nombre de pays de cet espace des importations de blé russe ou des matières premières rentrant dans la production du fer à béton provenant de l’Ukraine. En 2022, « l’inflation s’est hissée à 5,6% en moyenne annuelle et 6,7% en glissement annuel, contre respectivement 1,7% et 2,6% un an plus tôt. Avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, elle a été projetée à 2,1%, soit une augmentation de 3,5 points, du fait essentiellement de la hausse des prix des produits alimentaires », détaille le rapport de la banque centrale.

Néanmoins ce conflit a aussi eu des effets positifs. Par exemple, en raison du conflit, les finances publiques des pays de la Cemac ont plutôt connu une embellie, « du fait de l’orientation favorable des cours des produits exportés (…), en particulier du pétrole brut. Au total, le solde budgétaire global, dons compris, est ressorti à 2,5% du PIB en 2022, contre – 1,2% du PIB en 2021. Avant le début de la crise, il a été prévu à 0,5% du PIB, induisant donc une amélioration de 2,0 points de pourcentage du PIB», apprend-on. Il est de même du cote de la masse monétaire et de ses contreparties, précise le rapport de la Beac, ou on constate que l’évolution s’est caractérisée, à fin décembre 2022, par « un bond des avoirs extérieurs nets du système monétaire, qui ont doublé pour s’établir à 2 863,8 milliards7 ; une décélération de 4,7% des créances nettes du système monétaire sur les États de la CEMAC à 8 585,1 milliards ; une hausse de 7,7% des crédits à l’économie à 9 912,3 milliards ; et un taux de couverture extérieure de la monnaie à 73,1% (contre 64,0% en 2021), en hausse de 6 points de base par rapport au niveau projeté avant la guerre en Ukraine ».

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